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madame-al
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Mar 16 Jan - 21:20
Tu restes en retrait, une bière à la main, observant la scène se dérouler. Les histoires d'Aaron s'entremêlent aux rires, créant une ambiance lègere et nostalgique. Tu tentes d'être un auditeur attentif, mais cela s'avère plus compliqué que prévu. Une bonne partie de ces personnes ne t'a jamais vraiment inspiré de la sympathie. Ton engagement est présent, mais il est nuancé, révélant des sentiments dissimulés derrière un sourire en coin légèrement décalé. Tous, sans exception, jouisse de surnom peu glorieux à leur dépend. Tu laisses ton attention se porter sur Bob-le-Blaireau, bavard invétéré qui monopolise l'attention depuis une bonne heure déjà. Tu ne décroches aucun sourire à son humour qui semble pourtant mettre d’accord le reste de l’auditoire. Tu n'as jamais vraiment compris ce qu'Aaron trouvait à ces gens, tous plus inintéressants les uns que les autres. Quant aux femmes qui les accompagnent, elle ne trouvaient guère plus de faveur à tes yeux.

Aaron, lui, était d'une tout autre trempe. Il était gentil. Il chérissait ses amis et voyait en chacun d'eux le meilleur, peu importe leurs imperfections. C'était ce genre de gars qui voyait le verre à moitié plein même quand celui-ci était à sec. Il accueillait tes critiques avec amusement, comme s'il savait que derrière ton sarcasme se cachait quelque chose de plus vulnérable. Il te taquinait, insistant que tu prenais tout trop au sérieux. Jamais il ne se formalisait de tes piques, te prenant comme tu étais. Il te manque. Bien plus que tu ne voudrais laisser paraitre. Tu as beaucoup de mal à trouver ta place dans cette soirée, tandis que t’enchaînes les bières pour occuper tes mains et noyer ton chagrin. Tu te demandes bien qui est l’abruti qui a eu l’idée de cette foutue soirée en l'honneur d'Aaron. Ça te semble indécent. En fait, tu n'avais même pas l’ intention de venir, mais tu t'es sentie poussée par une voix intérieure qui ressemblait à celle d'Aaron. Comme s'il tentait de te convaincre que c'était une bonne idée. S'il était encore en vie, il aurait sûrement trouvé les mots justes pour te faire sortir de chez toi. Il savait comment te convaincre. Et maintenant, qu’il n'est plus là et que tu te retrouves au milieu de ces visages familiers, tu te rappelles à quel point il manque.

Tous ses amis sont là et toi tu te sens étrangère au milieu. Une intruse dans un monde qui ne t'a jamais réellement appartienu. Les conversations s'articulent autour de leurs exploits, de leurs aventures, de ces moments que tu n'as pas partagé. Tu te sens seule, isolée, submergée par des souvenirs qui ne t'appartiennent pas. Alors tu compenses en buvant. Plusieurs fois ton regard croise celui de Casey. Casey, le maître de la superficialité. Tu lui as collé ce surnom du Roi des faux-culs parce que lui, tu l’as encore moins épargné que les autres. À tes yeux, son jeu social, ce regardez-moi-je-suis-génial-avec-tout-le-monde t’exaspérait au plus haut point. Tu avais choisi de le détester plus intensément, cherchant à rallier Aaron à ta cause. Ah, s’il avait su… Juliet est de la partie. Contrairement à toi, elle semble parfaitement s’intégrer à la troupe. Elle rit avec eux, partage des anecdotes, et tu ne peux t'empêcher de la détester un peu plus pour ça. Chaque sourire échangé entre elle et Casey te fait grincer des dents. Et ton cœur se serre un peu plus lorsque tu vois la main du militaire se posait sur la cuisse de son épouse. Une jalousie brûlante s'empare de toi. Ta respiration s'accélère légèrement, et tu t'efforces de détourner les yeux pour te concentrer sur autre chose. Mais c'est comme si cette image était gravée dans ton esprit, impossible à effacer. Pourquoi est-ce que ça te fait autant de mal ? Pourquoi est-ce que tu réagis comme ça ? Ton regard croise à nouveau celui de Casey, et une pensée obscure te traverse l'esprit. L'envie de dévoiler ce qui s'est passé entre vous l'autre fois, de révéler ce secret qui pourrait tout gâcher, monte en toi. Tu te dis que ce serait une manière de le faire souffrir, de perturber sa petite idylle amoureuse. Au lieu de ça, tu resserres ta prise sur ta bière, la colère et la jalousie pulsent à travers toi. Tes doigts serrent le verre tellement fort qu'il finit par se briser dans tes mains. Les éclats de verre s'éparpillent sur le sol. Un petit cri s’échappe de ta bouche, tandis que tu te lèves aussitôt pour regagner la salle de bain. Tu laisses couler l’eau sur la plaie. Quelle maladroite !
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Mar 16 Jan - 21:21
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C’était devenu un rituel. Entre ces militaires ou anciens militaires pour certains dont la chute avait été trop brutale, trop traumatisante. C’était devenu une habitude pour ce groupe de frères d’armes, de se réunir, officiellement en l’honneur d’Aaron, leur frère tombé au combat, officieusement pour passer du temps ensemble, se remémorer les bons moments, et oublier les mauvais. Casey était venu à chacune d’entre elles. Malgré la difficulté que cela impliquait parfois. Lorsque la douleur était trop forte, lorsqu’il ne parvenait plus à parler d’Aaron sans vouloir tout détruire autour de lui, crier à l’injustice et demander de le prendre lui à sa place. Être si pur, il n’était pas comme eux. C’était un gentil Aaron. Un homme bienveillant et sans le moindre vice. Il était le gendre idéal pour beaucoup et ils l’avaient toujours taquiné sur ce sujet, alors même qu’en réalité, tous rêvaient secrètement de lui ressembler. Même Casey, d’une certaine manière. Mais il était trop abîmé pour s’en rapprocher, ne serait-ce qu’un tant soit peu. Coutumier de ces soirées entre anciens partenaires d’Aaron, il avait cette fois-ci été décidé d’agrandir le cercle. Peut-être auraient-ils dû le faire depuis longtemps, mais ils n’étaient pas encore prêts à faire rentrer dans leur cercle d’autres personnes. Aujourd’hui, ils étaient plus nombreux. D’autres militaires étaient présents, d’autres amis d’Aaron en dehors de l’armée et les femmes respectives de chacun. Naturellement, Adriana avait été invitée. Invitée par les hôtes de cette soirée, Casey et Juliet. Le jeune homme avait été désigné par les autres, et il n’avait pas pu refuser à organiser ce dîner en l’honneur de son frère. Et tout se passait relativement bien. Les rires battaient leur plein. Les histoires aussi, et Casey était heureux de partager avec le reste des convives toutes ces tranches de vie avec Aaron. Comme un baume au cœur, ces histoires l’apaisent, réduisant cette douleur lancinante qui ne l’avait quitté depuis le décès d’Aaron. Malgré la joie qui l’inonde, il ne peut s’empêcher de jeter quelques regards à celle qui se fait étrangement discrète. Ce n’est pas dans ses habitudes. Adriana était l’exubérance incarnée autrefois. Aujourd’hui, elle ne semble que l’ombre d’elle-même. Elle accumule les verres de vin, aux côtés d’un de leur ami qui ne cesse de la resservir. Il garde un œil sur celle, malgré la distance qui s’est créée entre eux. Leurs rapports étaient devenus difficiles. Plus encore depuis leur dernière rencontre où les choses avaient encore dérapées. Elles ne cessaient de déraper en réalité. Il soupire, déposant sa main sur la cuisse de Juliet, à sa gauche, la serrant pour se raccrocher à son mariage. Pour se convaincre qu’il se fichait de l’état dans lequel Adriana se trouvait actuellement, pour se convaincre qu’il ne lui en voulait quelque part guère de l’attirer à ce point, pour se convaincre qu’il n’avait et n’aurait jamais le moindre sentiment pour elle. Mais c’est plus fort que lui. Il regarde de nouveau cette jolie blonde au regard mélancolique, à l’autre bout de la table. Il ressent immédiatement sa colère. Pourquoi était-elle en colère ? Il fronce les sourcils, interdit. Il sursaute. Le verre de la jeune femme vient de se briser. Ne comprenant pas vraiment ce qu’il vient de se passer, il se lève immédiatement, comme pris d’une pulsion chevaleresque ou d’inquiétude. Il regarde la scène, un instant stupéfait, hésitant entre le fait d’accourir et le fait de laisser les autres faire. C’est Juliet qui réagit en premier alors qu’Adriana fuit vers la salle de bain. Casey intercepte son épouse. « Est-ce que tu veux nettoyer les dégâts, je vais la voir. » Personne n’émet d’objection. Parce qu’il était le meilleur ami d’Aaron et parce que certains, avaient quelques suspicions sur leur relation, sans jamais avoir osé en parler à voix haute. Il accourt Casey, jusqu’à la porte de la salle de bain qu’il pousse doucement. « Est-ce que ça va ? » Il pénètre dans la pièce et s’avance vers elle sans pour autant croiser son regard. Ses yeux sont rivés sur sa main, dont la plaie ouverte saigne un peu moins sous l’effet de l’eau qu’elle fait couler sur sa peau. Ses mains attrapent celle d’Adriana. « Montre-moi. Tu ne n’es pas raté ! » D’un geste doux il passe son pouce sur la plaie qui commence à arrêter de saigner. Il attrape une serviette pour venir lui éponger la main avant de lui vaporiser du désinfectant. Il s’écarte quelques secondes pour aller chercher de quoi lui faire un bandage. Lorsqu’il se retourne vers elle il lui tend la main pour qu’elle vienne y déposer la sienne ? « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Sans la moindre animosité, il en oublie la colère, camouflée par une inquiétude évidente.
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Mar 16 Jan - 21:21
L'eau glisse sur ta peau pour venir soulager ta plaie. Le moins que l’on puisse dire c’est que tu ne t’es pas râté. Tu pestes, la morsure de l'eau fait comme un écho à ta propre colère. Tu essayes désespérément d'arrêter le sang qui continue de s'écouler. Une grimace crispée déforme ton visage, tes sourcils se froncent en une expression de douleur contenue. Un soupir s’echappe de tes lèvres tandis que tu jettes un coup d’œil à ton reflet dans le miroir. L'image que te renvoie le miroir surprend presque. Tu as du mal à te reconnaître, ce n’est pas toi. Tu n’aurais pas dû venir à ce foutu rassemblement. T'aurais mieux fait de rester à la maison avec tes gosses. Ici tu te sens comme une étrangère, tu ne prends aucun plaisir à te retrouver autour de tous ces gens. Aucun ne peux réellement comprendre ta douleur et ça t’insupporte qu’ils puissent se penser capable de soulager toute ta peine. À cela s'ajoute la jalousie, venin sournois qui s'infiltrait dans ton cœur meurtri. Tu te fais du mal à rester ici. Tu sens que tu es au bord de l'explosion émotionnelle, prête à éclater à tout moment.

T'entends des pas s'approcher de la porte. C'est Casey, tu le sais sans même regarder. Sa démarche est familière, il entre doucement sans attendre ton invitation. Il tente une approche délicate comme s'il avait peur de te faire fuir. Ses pas l'ont conduit jusque-là, mais ses yeux évitent les tiens, comme s'il redoutait ce qu'il pourrait y lire. Cette réticence dans son regard en dit long sur la délicatesse de la situation. Toi, de ton côté, tu ne ressens plus cette culpabilité. Ton mari est mort, et rien ne te retient vraiment. Le sujet te brûle les lèvres. Tu rêverais de remettre le couvert, là tout de suite. Pendant que sa douce et gentille épouse l’attend sagement en bas. Qu’est-ce qu’elle penserait si elle sait pour vous deux ? Lui fait-elle suffisamment confiance pour le laisser t’approcher ? A-t-elle seulement conscience de ce qui se trame entre vous depuis des années déjà ? Tant d’interrogations qui se heurte dans ton esprit sans trouver de réponses. Tu te contentes de le regarder en silence. T'as pas envie de lui montrer à quel point tu te sens vulnérable en ce moment, à quel point tu te détestes pour avoir perdu le contrôle. « Ouais, t'inquiète pas. Juste un petit accident. » tu réponds en essayant de garder un ton léger. Il s'approche de toi et instinctivement tu recules d’un pas alors qu’il attrape ta main. « Montre-moi. Tu ne n’es pas raté ! » Tu te laisses faire, le laissant prendre soin de ta blessure, tandis que la tourmente continue de faire rage là-haut, dans ton esprit. Il l'inspecte avec précaution, te soigne dans un silence olympiade. Tu te perds dans ses gestes. Au fond, tu sais que cet instant est passager. « C’est grave docteur ? Rassurez-moi, je ne vais pas mourir… » Ton rire léger flotte dans la pièce mais il se transforme vite en une grimace de douleur lorsqu’il vaporise du désinfectant sur la plaie. Tu te mords la lèvre inférieure pour étouffer un cri. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Tu hausses les épaules, sa question pourrait bien ouvrir la porte à des confessions que tu n'es pas prête à faire. Ce jeu pourrait facilement durer une éternité, sauf si l’un de vous n'ose enfin briser le silence. « J’aime pas ces gens… » il doit certainement l’avoir deviné. Tu ne laisses aucun doute par ton comportement. Tu les as toujours un peu méprisé « Enfin toi, ça va… mais eux… » tu grimaces de nouveau : « Ils ne savent rien de lui. Tout ce qu’ils racontent n’honore pas l’homme qu’il était… C’est presqu’une insulte à sa personne. » C’est qu’il te manque toujours autant, à toi et aux enfants surtout. « Tu l’aimes ? » Ta question surgit de nulle part. Elle te brûle les lèvres et pourtant la réponse risque de te faire mal. « Je veux dire… c’est quoi ce truc là… entre nous… Qu’est-ce que ça… » signifie ? Tu mets les pieds dans le plat et comme une mauvaise habitude que tu sembles avoir pris ces derniers temps, tu te jettes de nouveau sur lui. Un baiser volé avant d’y mettre aussitôt un terme. Tu recules de quelques pas, passe ta main sur tes lèvres. C’est déjà la troisième fois. Trois fois de trop. « Je sais… désolé… on avait dit qu’on ne pouvait plus… » mais t’en avais envie, poussée par le désir de transgresser les règles que vous vous étiez fixées.
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Mar 16 Jan - 21:22
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C’était naturel pour Casey. Naturel d’accourir face à la détresse d’Adriana. Parce qu’elle était chez lui, qu’il était responsable de l’l’évènement mais aussi et surtout parce que c’était elle. Il se fichait du regard que les autres pouvaient avoir sur cette situation. Même celui de Juliet. Il se fichait que l’on puisse en penser quoi que ce soit, s’adonner à quelques suppositions, suspicions sur cette relation si particulière qu’il entretenait avec la femme de son défunt meilleur ami. Pour ainsi dire, Casey n’y avait guère pensé. Obnubilé par le simple fait de s’assurer qu’elle allait bien. Parce qu’il l’avait observé toute la soirée. Il avait gardé un œil protecteur sur elle. Malgré l’électricité qui planait entre eux ces derniers temps. Chacune de leur rencontre ne se terminait pas très bien ces derniers temps et ils avaient pris leur distance, sans réellement se consulter. Et pourtant, dès que l’occasion se présentait, ils se retrouvaient. Tels des aimants, incapables de rester loin de l’autre très longtemps. Sentiments interdits. Sentiments culpabilisants, Casey en était baigné. Pourtant il est là, poussant doucement la porte pour la retrouver. Elle et personne d’autre. Il n’avait aucune formation médicale. Mais sur le terrain, il n'était pas rare qu’ils se prodiguent les premiers soins, notamment pour les blessures superficielles. C’était le cas de cette blessure pour Adriana, bien que l’entaille fût profonde. Pas suffisamment pour partir aux urgences cependant. Il évite son regard. Parce que la culpabilité le ronge toujours. Depuis ce jour où il avait dépassé la ligne rouge. Alors même qu’Aaron était toujours en vie. Piètre ami. Piètre mari. II s’en voulait. Il se forçait à retourner derrière cette ligne de l’interdit. Et pourtant, dès lors qu’Adriana était dans les parages, cette ligne imaginaire était franchie. Malgré lui. Malgré eux. Il l’interroge sans la regarder, les yeux rivés sur cette blessure béante. « Ouais, ne t’inquiète pas. Juste un petit accident. » Un petit accident. Il ne dit mot. Est-ce bien nécessaire d’essayer de comprendre quand l’évidence était sous ses yeux ? Elle n’était pas à l’aise autour de cette table. Il le savait et l’avait remarqué à la seconde où elle s’y était installée. Probablement était-elle venue par politesse. Ou par amour pour Aaron. Le recul qu’elle a lorsqu’il s’approche d’elle en dit long sur l’état de leurs rapports. Tels des objets défendus, ils ne peuvent se toucher sans se brûler. Il ne lui laisse pas vraiment le choix, attrapant cette main ensanglantée pour l’apaiser. Machinalement, il lui prodigue les premiers soins. C’était courant, il fut un temps. « C’est grave docteur ? Rassurez-moi, je ne vais pas mourir… » Il ne peut s’empêcher de sourire. Toujours incapable de l’affronter, il se détend pourtant doucement face aux plaisanteries douteuses de son interlocutrice. « Tu devrais t’en sortir. Mais il faudra que tu te refasses le pansement que je vais te faire tous les jours. Ou je te le ferais si tu veux… » Ce n’était pas un moyen de la voir tous les jours. Ou peut-être que cela l’était. Quelque part… Il désinfecte la plaie avant de fouiller dans les placards pour trouver un bandage qu’il ne tarde guère à débusquer. Alors qu’il effectue un pansement appliqué sur la main de la mère de famille il l’interroge. Conscient de la force d’Adriana, il n’était pas persuadé que ce genre de chose lui arrivait souvent. Elle hausse les épaules alors qu’il capte enfin son regard. Ce premier contact visuel sonne le début des confessions. « J’aime pas ces gens… » Il le savait. Il le savait et l’avait toujours su. Adriana n'était pas très bonne comédienne. « Enfin toi, ça va… mais eux… » Derechef, il sourit. Elle avait définitivement un don pour faire naître sur ses lèvres, un sourire. Un sourire attendrit, amusé, alors que la situation ne s’y prêtait pas. « Moi ça va ? Vraiment ? C’est bien la première fois que tu me dis une chose aussi gentille Blomberg. » Une expression amusée se lit sur un visage enjoué. Ce petit jeu, ils y jouaient souvent auparavant. Le fait est qu’Adriana lui avait toujours fait croire qu’elle le méprisait autant que les autres. Peut-être même plus. Mais les actes avaient quelque peu entaché cette croyance. « Ils ne savent rien de lui. Tout ce qu’ils racontent n’honore pas l’homme qu’il était… C’est presqu’une insulte à sa personne. » Il hausse les épaules. Il n’est pas vraiment d’accord avec elle. Bien au contraire. Mais ce n’était pas le moment de la remettre à sa place. Ni même d’avoir une attitude hostile à son égard. « Tu sais, il était leur ami aussi. Ils ne le connaissaient pas comme toi tu pouvais connaître Aaron mais il était important pour eux, autant qu’il l’était pour toi. Ils le connaissaient juste de manière différente. » Il s’arrête un instant, alors qu’il vient de terminer le bandage de la jeune femme. « Ils ont le droit de vouloir honorer sa mémoire aussi. Même si ce n’est pas comme toi tu l’aurais fait. » Les relations étaient différentes mais pas moins fortes. Aaron était un pilier de ce groupe et il manquait à chacun d’entre eux, chacun à leur manière. Il relâche doucement la main d’Adriana. « Et voilà, tu es soignée. » Il affiche un mince sourire alors qu’il ramasse rapidement ses outils de premiers soins. « Tu l’aimes ? » Il ne s’attendait pas à cette question. Absolument pas. Surpris, il laisse un long silence planer. Il aimait Juliet oui. Tout au moins, il l’avait aimé. Mais aujourd’hui tout était très confus dans son esprit. Pourtant il se rattachait toujours à cette institution qui les liait. Et probablement à cette culpabilité qui le rongeait. Ce silence ne laissait que peu de doute en réalité. « Je veux dire… c’est quoi ce truc là… entre nous… Qu’est-ce que ça… » Il se tourne vers elle, peu prêt à rentrer dans cette conversation, parsemée de questions auxquelles il n’avait aucune réponse. Il ignorait ce qu’il se passait entre eux depuis tout ce temps, mais ça les dévorait. Les consumait depuis bien trop longtemps. Et sans qu’il ne s’y attende, elle vient capturer ses lèvres. Il n’a pas vraiment le temps de réagir. Ses lèvres réagissent pour lui, galvanisées par le contact avec celles d’Adriana. Elle met un terme à ce baiser aussi rapidement qu’elle l’a initié, laissant Casey sur sa faim. « Je sais… désolée… on avait dit qu’on ne pouvait plus… » ça le brûle. L’envie. Cette dévorante envie qui le traverse actuellement. Il lutte. Il résiste à cette tentation si forte. Un long et profond soupire finit par s’extirper d’entre ses lèvres. « Il faut qu’on arrête de faire ça Adriana. » Il baisse les yeux, comme honteux de ce qui venait d’arriver et qui ne cessait d’arriver ces derniers temps. « Je suis marié. Je ne veux pas ruiner mon mariage. Juliet ne mérite pas ça. » Comme elle ne méritait pas ses absences et ses multiples infidélités depuis des années. Mais là c’était autre chose. Ce n’était guère un coup d’un soir dans un bar. C’était bien plus que cela et c’était exactement ce qui provoquait sa culpabilité. Ça et le fait qu’elle soit la femme d’Aaron. « Et puis, Aaron … » Il ne sait pas vraiment comment l’exprimer. Comment rappeler à Adriana que le fantôme d’Aaron continuait à planer sur cette relation interdite. Il s’approche doucement d’elle, lui faisant face sans retenue. Il replace une mèche de cheveux derrière son oreille d’un geste des plus tendres. « Je serais toujours là pour toi Adi, mais on ne peut pas continuer à faire ça juste sous les yeux de ma femme. » Son cœur s’accélère alors qu’ils ne sont qu’à quelques centimètres l’un et l’autre. Ses paroles ne vont pas avec ce que son corps réclame. La chaleur l’inonde alors que ses yeux se noient aux siens. Ils ne pouvaient pas faire cela. Pas ici. Pas maintenant. Jamais …
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Mar 16 Jan - 21:22
Ta famille n’a rien de normal. Quand tu penses à ta mère, la première chose qui te viens à l’esprit c’est son irresponsabilité. Son manque total de connexion n’a fait qu’accroître le fossé entre vous. Très vite responsabilisée, tu as joué les mères de substitutions pour Sören quand elle n’était même pas fichue de se souvenir de vos goûters dans le sac. Pour autant, s’il y a bien une chose que tu retiens de son éducation c’est ses conseils sur l’amour. Si la plupart du temps, tu t’es contenté de faire le strict opposé de ce qu’elle t’a dit, il s’avère qu’elle savait être pertinente pour tout ce qui concerne les relations sentimentales. Elle avait un don pour décrypter les subtilités du cœur. « Tu devrais t’en sortir. Mais il faudra que tu te refasses le pansement que je vais te faire tous les jours. Ou je te le ferais si tu veux… » Tu prends sa proposition pour une perche silencieuse, tu ne réponds pas, te contentes de lui offrir un demi-sourire parce qu’à cet instant t’es pas capable de lui donner plus. C’est qu’il est doué pour soigner les bobos. Aaron aussi l’était. Formation de militaire oblige. Bientôt deux ans qu’il n’est plus là, et tu continues à réfléchir comme si ta vie dépendait toujours de la sienne. Parfois t’es triste, parfois en colère et il t’arrive encore d’espérer qu’il reviendra. Tu es loin d’avoir réussi à faire totalement ton deuil. Qu’est-ce qu’il penserait s’il vous voyez, là tout les deux dans cet endroit trop exigu pour deux âmes qui fleurtent continuellement ? Tu as beau le repousser de toutes tes forces, il continue d’être là… pour la mémoire d’Aaron, pour vos enfants et peut-être pour toi aussi. « Moi ça va ? Vraiment ? C’est bien la première fois que tu me dis une chose aussi gentille Blomberg. » Tu te pinces le coin des lévres, tu ne veux pas lui rendre la tâche aussi facile. Tu as pris l’habitude de lui faire croire que lui tu le détestais plus que les autres mais dans le fond, vous savez tout les deux que ce n’est pas vrai. Tu ne le détestes pas, c’est même le contraire. « Ne t’emballes pas trop… et ne t’y habitues pas, je dis juste que dans votre groupe d’amis, tu es le moins pire ! » groupe d’amis qui peine à trouver le chemin de ton cœur. À la longue, ils ont fini par t’accepter dans leur cercle malgré tout le désamour que tu leur portes. Ils te tolèrent parce qu’ils adoraient Aaron ce qui semble équilibrer ton hostilité envers eux. « Tu sais, il était leur ami aussi. Ils ne le connaissaient pas comme toi tu pouvais connaître Aaron mais il était important pour eux, autant qu’il l’était pour toi. Ils le connaissaient juste de manière différente. » Tu roules les yeux avec exaspération, laissant échapper un soupir lourd. Est-il vraiment en train de te faire la leçon. Tu jettes un coup d’œil à ton pansement : « Ils ont le droit de vouloir honorer sa mémoire aussi. Même si ce n’est pas comme toi tu l’aurais fait. » Ton visage trahit ton agacement. Tu fixes le brun, de quel côté il est celui là ? Tu te retiens pour autant de laisser exploser ta colère. « Merci. » que tu ajoutes presque froidement lorsqu’il t’annonce que t’es guérie.

Parler de sa relation avec son épouse ne t’enchantes pas. Tu as conscience que tu t'aventures sur un terrain miné susceptible de déclencher une explosion de sentiments refoulés. Il ne réponds pas et ça t’agace parce que tu sais qu'il a parfaitement saisi ta question. Malgré sa résistance, tu décides de continuer. Tu as besoin de réponses, qu’importe ce qu’il vous en coutera à tout les deux. Tu prends le pas, lui vole un baiser. Baiser qu’il ne rejette pas. « Il faut qu’on arrête de faire ça Adriana. » dit-il une fois le contact rompu. Tu fronces les sourcils, la remarque te paraît trop facile. Probablement sa façon de fuir tout ça. « Je suis marié. Je ne veux pas ruiner mon mariage. Juliet ne mérite pas ça. » son mariage n’a rien à voir avec tout ça. Il le sait, tu le sais, la terre entière le sait. Ils n’ont aucune compatibilité. Leur couple est un étalage d'ennui, une coexistence terne qui ne peut pas rivaliser avec la connexion profonde qui vous lie. Tu n’es pas dupe, c’est choses-là se sentent. « Et puis, Aaron … » Pas ce couplet. Tu en as assez entendu, tu déposes ton index sur ses lèvres comme pour le faire taire. Ses mains caressent tes cheveux, tu ne luttes pas. Ta mine est boudeuse, c’est mal te connaître de penser que tu t’arrêteras là. Tu n’as jamais été le genre à abandonner, et ce n’est pas maintenant que ça va changer. « Je serais toujours là pour toi Adi, mais on ne peut pas continuer à faire ça juste sous les yeux de ma femme. » ton regard est plongé dans le sien. Bien trop proche pour que ce qu’il vient de te dire n’ait de réelle impact sur toi. C’est un trop mauvais menteur. Le pire c’est que dans l’histoire, il ne semble pas se convaincre lui-même. « Et ? » tu n’as aucune dette envers Juliet. Tu ne l’as jamais vraiment apprécié et pour ce qui est d’Aaron, t’es à peu près certaine que si le Paradis et l’Enfer existent, vous ne vous retrouverez pas au même endroit. Tu affiches une mine faussement innocente. Tes yeux pétillent d'une lueur espiègle, comme si tu t'amusais à flirter avec l'interdit. « Dommage…Je te croyais plus joueur que ça… » Ton expression faciale dégage un subtil mélange de défiance et d'attirance, comme si tu t'amusais à jouer consciemment avec les limites de la situation. C'est effectivement un jeu dangereux que vous jouez, mais de ton côté, tu es prête à en assumer les conséquences et voir jusqu'où cela peut vous mener. Tu viens poser tes main contre ses joues , tes pouces caressant doucement sa peau. : « Je crois que je ferais mieux de rentrer, tu sais où me trouver si tu changes d’avis. » avant de te lever du coin de la baignoire pour poser ta main sur la poignée et te retourner vers lui : « Mais je ne t’attendrais pas toute ma vie. » lances-tu avec un sourire malicieux, laissant planer le doute sur tes intentions futures.
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Mar 16 Jan - 21:23
casey

Lorsque Casey avait intégré les rangs de l’armée, il avait aussi intégré une famille. Il avait mis les pieds dans un monde nouveau, un monde aux antipodes du sien. Où la rigueur était maître, où la maîtrise de soi était reine et où il les déboires d’une vie passée devaient être mis derrière. Il s’était senti si bien, ici, parmi ces hommes et femmes qui se livraient quelque part, à une quête commune. Celle de l’amour de leur patrie. Il s’était fondu dans cette masse. Il était rentré dans les rangs, essayant de vivre la vie que ses frères vivaient, sans se raccrocher à ses démons du passé. Personne n’avait vécu ce qu’il avait pu vivre. Bien sûr, certains étaient au courant de son passé, du moins en partie. Mais aucun ne le comprenait totalement. Pas même Aaron. Aucun sauf elle. C’était étrange. Il ignorait pourquoi, car finalement leur histoire respective n’était pas vraiment similaire. Mais la connexion s’était faite immédiatement entre eux et ils s’étaient compris. Ils comprenaient ce que les autres n’arrivaient pas à saisir de l’autre. Et cela avait créé une attraction. Comme des aimants, ils étaient irrémédiablement attirés l’un par l’autre, sans être en capacité d’expliquer pourquoi. La haine avait essayé d’être feinte. Mais, tous deux savaient, au fond, qu’elle n’était qu’illusion. Un mirage qui s’illustrait encore aujourd’hui, dans cette salle de bain alors qu’il avait couru à son aide devant une assemblée entière de personnes suspicieuses. Certains se doutaient. Après tous, les regards ne trompaient pas. Quand d’autres étaient dans l’ignorance la plus totale. A commencer par Juliet. Elle ne se doutait pas une seconde que ce chevalier servant n’était qu’un sombre menteur, qui accourait dans les bras de celle qui n’était autre que sa maîtresse. Elle ne méritait pas cela Juliet. Mais c’était si fort. Si intense, que résister relevait de la torture. Elle était sa drogue autant qu’elle était son poison. Ils jouaient avec cela, comme des junkies en mal de leur dose. Se tournant autour, se jouant de l’autre, espérant secrètement craquer une nouvelle fois. Frôlant en permanence ce fruit défendu. Toucher sa peau était agréable. Beaucoup trop agréable. Même s’il agissait pour la soigner. Même s’il avait fait ce genre de bandage des dizaines de fois par le passé sur ses frères d’armes. Ce n’était pas pareil avec elle. Ça ne l’avait jamais été. Ça ne le serait jamais. Le jeu continue. Ils flirtent sous les deux d’un Aaron placé en hauteur aux cieux. A l’heure actuelle, Casey n'y pense pas. Tout au moins, il essaie d’évacuer cette constante culpabilité qu’il crée en lui. Il lui arrive pourtant de se demander ce qu’il en penserait. Probablement le haïrait-il pour l’avoir trahi de la sorte. Et parfois même, il s’interroge sur le fait de savoir si Adriana lui donnerait de l’intérêt si Aaron était encore en vie. Il évacue ces pensées de son esprit. Beaucoup trop désagréable. Et il reprend ce jeu dangereux qui l’anime. « Ne t’emballes pas trop… et ne t’y habitues pas, je dis juste que dans votre groupe d’amis, tu es le moins pire ! » Il ne peut s’empêcher de sourire, de rire même. Il savait qu’elle ne le détestait pas autant qu’elle essayait de le faire croire, mais c’était un jeu auquel ils aimaient jouer. Parce qu’entre la haine et la passion, il n’y avait qu’un pas. « C’est déjà, quelque chose de te voir assumer que je suis le moins pire ! » Un clin d’œil amusé accompagne cette petite provocation qui veut tout dire. Ils savaient. Ils savaient qu’ils ne se détestaient pas. Malgré le fait qu’ils ne se l’étaient jamais dit. Un instant, la conversation dévie de nouveau sur Aaron. Mais ça ne dure pas longtemps. A l’heure actuelle, aucun d’eux n’a envie d’aborder ce sujet douloureux. D’autant qu’ils ne partageaient pas la même opinion sur ce sujet. Mais un sujet houleux en appelle un autre. Juliet arrive sur le tapis, à l’initiative d’Adriana. C’était de toute évidence, toujours à son initiative. Casey prenait soin de toujours taire ce sujet, semé d’embûches. Pourtant un jour, il allait devoir y faire face. Face à ces erreurs et à ce mal qu’il pouvait faire autour de lui. Il se raccroche aux branches. Beigné dans un déni qui se voit. Il essaie de la repousser. Adriana. Il essaie de lui rappeler son mariage, Juliet et le fait que tout ce qu’ils faisaient était interdit et devaient cesser. Même lui n’y croyait pas vraiment. Ou peut-être qu’il y croyait. Mais il se mentait à lui-même. Mais il n’y avait pas que Juliet. Il y avait aussi Aaron. Tout était si confus. Adriana le fait taire. Lui et ses excuses en posant un doigt sur ses lèvres. Il ferme un instant les yeux et soupire. C’est si mal mais ce contact lui fait tant de bien. Une nouvelle proximité dangereuse née. Il essaie de résister. Il lui rappelle de nouveau Juliet et ses devoirs. Casey ne faisait que lui affubler de nouvelles excuses pour ne pas assumer l’évidence. Il était fou de cette femme qui lui faisait face. « Et ? » Le son de sa voix le ramène à la réalité, faisant face à cette proximité particulièrement enivrante. Et quoi ? N’était-ce pas suffisant d’être marié ? Visiblement pas pour Adriana qui se lançait de nouveau dans ce jeu dangereux auquel ils jouaient autrefois avec plaisir. Casey était un joueur autrefois. Beaucoup trop d’ailleurs. Coutumier de la danse lancinante avec les flammes, il prenait tous les risques. Mais la mort d’Aaron avait changé la donne et le jeu était bien plus complexe. Adriana, elle, n’a pas changé. Espiègle démoniaque, elle s’amuse de cette situation et semble y prendre un certain plaisir. « Dommage…Je te croyais plus joueur que ça… » Quelle torture. Ce contact brûlait tout son corps. Son cœur battait à vive allure. Ça le consumait littéralement. Ce jeu interdit. Mais il ne pouvait plus jouer. Du moins, il essayait de s’en convaincre quand il était au bord de craquer. Plus encore lorsque les mains de la jeune femme viennent caresser son visage creusé par ses déboires. « Je crois que je ferais mieux de rentrer, tu sais où me trouver si tu changes d’avis. » Il résiste. Il tente de résister. C’est si dur. Atroce sentiment. Il sait qu’il fait ce qu’il faut, mais son corps, son cœur et son âme appellent à faire l’inverse. Sentiment dévorant, il serre les dents et la laisse s’approcher de la sortie. Elle lui échappe. Il déteste cela. Mais c’est le choix que la raison lui dicte de faire. Mais la raison est-elle toujours bonne à suivre ? « Mais je ne t’attendrais pas toute ma vie. » Il le savait. Planté là, devant elle, luttant contre lui-même, il sait qu’il ne lui reste que quelques secondes de contenance avant qu’elle ne fuie et qu’il réussisse cette obligation qu’il se donne sans véritable sens. Il lutte. Encore et encore. Les secondes sont longues. Si longues. Et puis, son corps se réactive. Il s’avance vers elle, plaque sa main sur la porte, quand l’autre attrape la joue de la jolie blonde. Ses lèvres capturent les siennes. Fougueusement, sensuellement. C’est galvanisant et encore plus dévastateur. Puis d’un coup, il s’arrête. « Prends soin de toi Blomberg. » Dernier baiser avant les adieux ou lancement d’un nouveau jeu ? Telle était la question… Question à laquelle il n’y aurait pour l’heure aucune réponse puisqu’il quitta la salle de bain pour retrouver ses convives, laissant Adriana derrière lui.
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